La Bugatti Veyron fête ses 15 ans, un chef d'œuvre français

Le 22 Avril 2020 à 22h15 La Bugatti Veyron fête ses 15 ans, un chef d'œuvre français

La première hypercar des temps modernes, c'est elle ! La Bugatti Veyron incarne le summum de la production automobile. Retour sur une star française qui fête ses 15 ans.

Aujourd’hui, toute hypercar qui se respecte est forcément électrique, cumule plusieurs moteur et avoisine les 2 000 chevaux. Chinoises, croates ou encore suédoise, leurs marques ne sont pas toujours très connues du grand public.

Il y a 15 ans, celle qui fut la première du genre tablait plutôt sur un moteur à essence avec un très grand nombre de cylindres et sur un blason tricolore prestigieux. Retour sur les origines de la Bugatti Veyron.


Une histoire de moteur

Moteur atmosphérique 18 cylindres Bugatti Veyron croquis Piech
Voici le croquis duquel tout est parti, un moteur atmosphérique à 18 cylindres.

Tout débuta en 1997 par un croquis de moteur esquissé sur une enveloppe à bord du Shinkansen (le TGV Japonais). Lors de ce voyage reliant les villes de Tokyo et Nagoya, Ferdinand Karl Piëch - petit fils de Ferdinand Porsche - alors président du directoire du groupe Volkswagen et ingénieur de renom couche sur le papier une idée qui lui trottait dans la tête depuis longtemps. Celle d’un moteur à 18 cylindres, fruit de l’assemblage de trois blocs VR6 enchâssés les uns dans les autres avec un angle de 60 degrés. Cet assemblage imposant est atmosphérique cube 6,24 litres et délivre théoriquement une puissance de 555 ch. Encore faut-il trouver un écrin à ce joyau mécanique.


Bugatti en miniature, puis grandeur nature

Au printemps 1998, durant des vacances en famille, Ferdinand Piëch achète à son fils Gregor un modèle réduit d’une Bugatti Type 57 SC Atlantic dans un magasin de souvenirs. Un achat pas vraiment anodin puisqu’il conduira le Groupe Volkswagen à se porter acquéreur de la marque Bugatti.

 

 

Bugatti EB 118 (1998)
Bugatti EB 118 (1998)
Bugatti EB 218 (1999)
Bugatti EB 218 (1999)

Le renouveau de la marque française Bugatti prend forme avec le développement d’une série de prototypes confiés au bureau de style italien Italdesign, sous la houlette deGiorgietto Giugiaro. D’abord les berlines à quatre portes et moteur avant EB 118, puis EB 218 (présentée au salon de Genève en 1999).

Bugatti EB 18/3 Chiron
Bugatti EB 18/3 Chiron

Puis le projet s'est transformé en une sportive biplace à moteur central : EB 18/3 Chiron (dévoilée au salon de Francfort IAA en 1999) laquelle fait référence au pilote Monégasque Louis Chiron (1899-1979). Ce nom sera ensuite utilisé, en 2016, pour la Bugatti Chiron prenant la relève de la Veyron, le modèle qui nous intéresse aujourd'hui.

Bugatti EB 18/4 Veyron
Bugatti EB 18/4 Veyron

Quelques mois plus tard, c’est au tour de l’EB 18/4 Veyron – référence cette fois au pilote français Pierre Veyron (1903-1970) - d’être exposée au salon de Tokyo 1999. L’auto fut dessinée par le Slovaque Josef Kaban (ex-directeur du design de Skoda, passé ensuite chez BMW puis Rolls-Royce) qui est depuis janvier 2020 le directeur du design du Groupe Volkswagen. Au salon de Genève, en mars 2000, la production en série de l’auto est clairement envisagée, avec cette carte de visite alléchante : 1001 ch, 400 km/h et un 0 à 100 expédié en moins de 3 secondes. Le nec plus ultra automobile en somme !
 

Un défi personnel

Ferdinand Karl Piëch (1937-2019) portrait
Ferdinand Karl Piëch (1937-2019)

Au salon de Paris, à l’automne 2000, le projet est rebaptisé EB 16/4 Veyron. Oubliés les 18 cylindres, issus de trois moteurs VR6 enchâssés, place à 16 cylindres provenant d'un duo de moteurs V8 pour gagner en compacité et en légèreté pour ne pas dire aussi en fiabilité… Il s’agit précisément deux moteurs V8 ouvert chacun à 90 degrés et séparés par un angle de 15 degrés. Le tout est gavé d’air frais par quatre turbo compresseur !

Le cahier des charges est le suivant, une vitesse de pointe de 406 km/h et un 0 à 100 km/h en 2,5 s. Pourquoi cela ? Ferdinand Piech en fait une affaire personnelle, la Bugatti Veyron devra rester dans l’histoire comme son chef d’œuvre et ainsi faire mieux que la Porsche 917 qu’il développa dans les années 1970 et qui fut victorieuse au 24 Heures du Mans
 

Photo de famille avec au premier plan à gauche, la Bugatti 18/3 Chiron, à droite, la Bugatti 18/4 Veyron et à l'arrière plan à gauche, la Bugatti EB 218 et à droite, la Bugatti EB 118.
Photo de famille avec au premier plan à gauche, la Bugatti 18/3 Chiron, à droite, la Bugatti 18/4 Veyron et à l'arrière plan à gauche, la Bugatti EB 218 et à droite, la Bugatti EB 118.

En 2001, l’industrialisation du projet est entérinée, mais la route est encore longue avant l’arrivée sur le marché de la toute première Bugatti Veyron de série. Il faudra attendre 2005. La mise au point s’étant, on s’en doute, révélée délicate. Une première phase fut commercialisée de 2005 à 2010, puis une seconde de 2010 à 2015. Au passage la puissance a grimpé jusqu’à 1 200 ch pour la Bugatti Veyron Super Sport .

Durant cette décennie, la production, à Molsheim en Alsace fut de 450 unités, 300 coupé en version standard, éditions spéciales et Super Sport et 150 roadsters en version Grand Sport uniquement.